30 janvier 2018 Intervention de Xavier-Laurent Petit au Collège François Truffaut (Strasbourg). Rencontre d'écrivains 2018 dans l'Académie de Strasbourg (DAAC)

30 janvier 2018

Intervention de Xavier-Laurent Petit au Collège François Truffaut (Strasbourg). Rencontre d'écrivains 2018 dans l'Académie de Strasbourg (DAAC)

Collège François Truffaut, 67200 Strasbourg


Xavier-Laurent Petit
Xavier-Laurent Petit
Les bulldozers approchent
Les bulldozers approchent ...

 


Lecture et rencontre pédagogique autour du thème de l'écriture avec des élèves du collège.

Les classes de 4e 1 et 4e 2 du Collège François Truffaut rencontrent Xavier-Laurent Petit, auteur éclectique et s'étant particulièrement distingué dans le domaine de la littérature de jeunesse. Ses romans parlent de la société contemporaine, laissent une place centrale à des protagonistes jeunes. Ses récits parlent de justice, d'environnement, d'amour, d'amitié et sont en général le fruit de recherches et de voyages dans de nombreux pays.

Retrouvez la bibliographie de Xavier-Laurent Petit.Plus sur l'auteur: Xavier-Laurent Petit par Sylvie Dodeller.

Les élèves seront invités à dialoguer avec Xavier-Laurent Petit et à lui poser des questions. Ils présenteront également de nombreuses affiches réalisées à partir de leur lecture d'un roman passionnant : Itawapa. L'auteur de son côté lira quelques extraits de ses oeuvres et présentera des manuscrits, des ouvrages traduits. Il expliquera quelles sont ses sources d'inspiration, comment un thème s'impose, comment il « travaille » une oeuvre.


Expédition dans la Forêt amazonienne
Expédition dans la Forêt amazonienne
Le Serpent
Le Serpent

 

Último attaque le braconnier
Último attaque le braconnier

Repères biographiques

Xavier-Laurent Petit est né en 1956. Il habite dans le Val de Marne et a quatre enfants.
Pendant longtemps, sa scolarité est difficile. Ce n’est qu’au collège, après avoir redoublé sa quatrième, qu’il découvre le plaisir d’apprendre et développe son goût pour la lecture. Plus tard, il suivra des études de philosophie. Devenu professeur puis directeur d'école, il se lance, avec succès, dans l'écriture en 1994. Trouvant son nom trop banal, il décide, lors de la publication de ses premiers textes, de lui adjoindre son second prénom, Laurent.
Il a écrit une trentaine d'ouvrages et contribué à plusieurs dizaines de numéros de magazines (principalement Je lis des histoires vraies, mais aussi Je Bouquine et DLire).
À la lecture de ses romans, tant pour enfants que pour un public plus âgé, on repère chez Xavier-Laurent Petit un certain nombre de thèmes de prédilection : la disparition d'un parent, la lutte contre un phénomène naturel au delà de l'épuisement, le secret, la musique, le souhait de pouvoir recommencer une partie de sa vie, la « trahison » des attentes familiales, la transmission d'un savoir, les origines familiales, ethniques et/ou sociales, la perte de ce que l'on possède, la trahison d'un frère, la dictature et/ou les violences policières et/ou militaires, la grossesse et la naissance, les cauchemars, la pauvreté, la « lecture » des « signes », la capacité d'entendre ce que les autres ne perçoivent pas...
Une grande partie de ses romans a pour origine des informations parues dans les journaux, que Xavier-Laurent Petit complète par d’importantes recherches documentaires. Il fait souvent référence dans ses textes à des musiques ou à des livres qu’il apprécie. Certaines images fortes apparaissent dans plusieurs ouvrages (exemple : le père qui ferme la porte de la maison familiale et en jette la clé dans L'Oasis et Les yeux de Rose Andersen). Plusieurs héros ou héroïnes sont appelés par un diminutif (Vitalia dite Talia dans Itawapa, Isa pour Isabelle dans Une absence, Llermo pour Guillermo, Bebel pour Belzunce ou Iana pour Adriana dans Les yeux de Rose Andersen...). On notera également l'usage fréquent et inhabituel du verbe « pignocher » dans nombre de ses romans. Le Petit Robert en donne la définition suivante : « Manger sans appétit, du bout des dents, en ne prenant que de petits morceaux. » Nombre d'histoires se passent dans des pays aisément identifiables... bien qu'ils ne soient jamais cités !

© Source et autres informations : site de Bruce Demaugé-Bost.

Œuvre étudiée dans le cadre de la rencontre du mardi 30 janvier 2018

Itawapa, L'Ecole des Loisirs, 2013 (2015, ISBN: 9782211223355)
Livre de poche Itawapa Xavier-Laurent Petit
Itawapa - Xavier-Laurent Petit

 

Xavier-Laurent Petit, auteur du roman Itawapa

Résumé

« Je n’ai plus que quelques minutes d’électricité par jour et je ne pourrai certainement plus t’envoyer de nouvelles avant un certain temps, mais não se preocupe, Talia, tudo bem. Ne t’inquiète de rien. Tout va bien. » Talia a beau relire le dernier mail de sa mère pour se rassurer, le « certain temps » s’éternise. Cela fait déjà un mois et demi que « tout va bien », quarante-huit jours exactement que Juana ne lui a plus donné signe de vie. Quelle idée, aussi, de s’installer, seule, dans une baraque minable au coeur de la forêt amazonienne ! Lorsqu’elle a découvert qu’Itawapa était au centre d’un projet de forages pétroliers, sa mère a démissionné de son poste de professeur d’ethnologie pour voler au secours d’Último, le dernier survivant d’une tribu indienne décimée dans des circonstances mystérieuses. Est-il hostile ? Est-il amical ? Comment le savoir ? Personne n’a jamais réussi à le rencontrer. Talia est bien décidée à tout faire pour retrouver sa mère. Quitte à s’enfoncer dans 200 kilomètres carrés de forêt vierge, de marais et de terres inexplorées et pas forcément hospitalières…

Xavier-Laurent Petit a l’imagination vagabonde, un article, une photo peuvent l’entraîner au bout du monde. Cette fois, c’est un dossier de Courrier international consacré à l’Amazonie qui a déclenché sa « machine à écrire ». On y parlait de l’Índio do Buraco, seul et dernier survivant d’une tribu d’Indiens Arriedos, qui refusent tout contact avec notre civilisation. C’est à lui, qui sans doute n’en saura jamais rien, que Xavier-Laurent Petit a dédié ce livre.

© Source L'Ecole des Loisirs.

Autres commentaires

L'AVIS DE RICOCHET

Amérique du sud, de nos jours. La mère de Talia est une anthropologue engagée, qui n'a de cesse de protéger des morceaux de forêt vierge et leurs habitants contre les multinationales avides de profit. Cette fois, Talia s'inquiète : cela fait plus d'un mois qu'elle n'a pas de nouvelles du minuscule campement à partir duquel sa mère est partie à la recherche de celui qu'elle estime être le dernier survivant de sa tribu. La jeune fille parvient à convaincre un policier et son grand-père de faire le voyage jusqu'à Itawapa pour découvrir ce qui s'y passe.

Après un prologue saisissant qui permet au lecteur d'anticiper, lui, sur l'action, Itawapa avance pas à pas, au rythme de la nature qui entoure les personnages et leurs interrogations. Il y a l'inquiétude écologique, qui traverse les années (voir le cimetière de machines) pour renaître de plus belle. Talia y gagne une conscience nouvelle, qu'elle ne pouvait deviner derrière le combat de sa mère ; il fallait qu'elle voie ces arbres arrachés à la terre pour comprendre. Il y a aussi le mystère autour de la famille de Talia, brutalement résolu ici alors que l'héroïne principale ne s'y attendait évidemment pas. Sur ce point qui fait une grande partie du charme du roman, gardons un peu de mystère... Le lecteur devine, donc, mais n'ose poser de verdict absolu avant les dernières pages. Les deux aspects se construisent non pas parallèlement, mais inextricablement liés l'un à l'autre : c'est brillant, et puis confondant, captivant, un peu effrayant encore.

L'écriture est sobre, d'une simplicité que n'offre que la qualité, avec cette osmose parfaite entre le descriptif et l'émotion propre à Xavier-Laurent Petit. Au présent, le récit plonge directement dans la gigantesque, ancestrale forêt et nous fait ressentir la vie – végétale ou animale – qui ne cesse de vibrer en son sein : en quelques chapitres, nous avons complètement dépassé les considérations économiques, pétrolières ou autres, et choisi notre camp sans que jamais l'auteur ne nous l'impose. Mêlant ses deux thématiques à ravir, Itawapa est un roman qui s'offre littéralement à la lecture : un cadeau nous est fait, à apprécier dès 10/11 ans et surtout sans limites (L’École des Loisirs l'a pertinemment publié dans une collection « grand format » sans notion d'âge).

Sophie Pilaire

© Source Ricochet-Jeunes.org